Can't remember to forget you (rafael)

Sokkar Abn Hadaad

Can't remember to forget you

Tu te sentais minable. Ce n'était pas qu'un ressenti en fait, on ne peut pas dire que tu pouvais être fier de toi. T'étais le genre à te préoccuper de toi avant les autres ou en tout cas, c'est ce que tu te plaisais à croire. La vérité, c'est que tu n'avais toujours pensé qu'aux autres d'abord. Pourquoi aurais-tu passé des millénaires à errer dans un désert que tu détestais dans le but d'aider les autres sinon ? Pourquoi est-ce que tu te sens coupable pour ton comportement envers cet homme si tu ne penses pas aux autres ? T'as toujours mis les autres avant toi, mais tu préfères le nier comme tu aimes nier un tas de choses. Quoi qu'il en soit, tu n'as pas de quoi être fier. Ce Rafael, tu te souviens de lui. La rencontre était brève et c'était il y a bien longtemps maintenant, mais tu n'as pas oublié. Pourquoi ? Tu ne saurais pas le dire, pas vraiment. S'il est encore en vie aujourd'hui, ça ne peut être dû qu'à la magie. S'il était comme toi, un Sunborn, tu le saurais. Il n'y a donc que deux possibilités. Soit il a trouvé une magie ou un artefact capable de lutter contre les ravages du temps qui passe, soit c'est quelque chose de plus divin. Peu importe, au final, ça ne change rien pour toi. Tu te souviens et pourtant, tu l'as nié. Encore quelque chose que tu nies. Quand il t'en a parlé, quand il a évoqué ce souvenir que vous partagez, tu as nié. Quelque chose t'a poussé à le faire, une sensation désagréable. Tu n'aimes pas te rappeler du passé, t'as toujours tenté de l'oublier et voilà qu'il revient pour te le ramener en pleine gueule. Il n'a pas apprécié, bien sûr qu'il n'a pas apprécié. T'as essayé de t'excuser, mais t'étais bien trop saoul et défoncé pour réussir à faire quoi que ce soit. Quoi que tu as tout de même réussi à arriver jusque chez lui et tu as même tenu une discussion avec une charmante jeune fille. Une descendante à lui ? Une protégée ? T'en sais rien et ça ne te regarde pas après tout. Tu n'as pas réussi à le revoir depuis. Quelque jours sont passés et ça reste là, à te miner et à te rendre mal. Ce n'est pas le premier que t'as vexé, ça ne sera certainement pas le dernier non plus, alors pourquoi est-ce que ça t'emmerde autant ? Tu sais bien qu'il te reste qu'une seule solution pour être tranquille à nouveau.

Aller directement chez lui, c'est exclu. T'es pas idiot, tu sais très bien qu'il te fermera la porte au nez rien qu'en apercevant ton visage. Au mieux, tu serais accueilli par la fille aux cheveux blonds, mais ça ne t'avancerait à rien par rapport à Rafael. Son nom est célèbre, son rang aussi, qu'il le veuille ou pas. Arvino. Il représente une famille puissante et une place au Conseil. Cependant, tu ne vas tout de même pas te pointer au beau milieu du Conseil juste pour pouvoir lui parler. De toute façon, tu doutes de pouvoir arriver jusqu'à lui. La seule option qu'il te reste, c'est ses cours. Tu sais qu'il est professeur. T'as pas de mérite, ce n'est pas bien compliqué à découvrir. Tu pourrais y aller, tu pourrais assister à un de ses cours et l'empêcher de fuir pour pouvoir lui parler. Non, mieux, tu peux aller le voir directement à la fin d'un de ses cours. Là, il ne pourra pas fuir. Là, il sera obligé de t'écouter. Ton plan en tête, te voilà donc à l'académie au milieu de tous ces étudiants venus de monde entier. Il te suffit de chercher un peu pour trouver la salle de classe de Rafael et tu attends à l'extérieur, près de la porte.

Tu entends quelques bribes de son cours. L'art architectural. C'est sa famille qui est à l'origine de l'architecture de Piltover et lui-même doit y avoir participé. Tu te souviens quand cet endroit n'était pas grand-chose, simplement un rassemblement de marchand. C'est incroyable ce que peuvent faire les humains. Cela dit, ils sont tout autant capables de détruire un empire entier, tu en es témoin. La porte s'ouvre, les élèves sortent et tu attends qu'il n'y ait plus personne pour entrer à ton tour. « Salut Rafael... » Tu te doutes qu'il n'avait pas prévu de visite, encore moins la tienne. « On peut se parler ? » Ton ton est un peu timide, comme si tu cherchais déjà à te faire pardonner. Tu le vois commencer à s'éloigner et à te contourner pour sortir de la salle. Non, pas question. Tu attrapes son poignet avant qu'il ne puisse franchir la porte. C'est comme si un léger courant parcourt ton bras, mais tu n'y portes pas vraiment attention. « Je me souviens ! » Tu espères que ces mots auront au moins comme effet de le calmer un peu. « Je sais pas pourquoi j'ai menti, mais je me souviens. J'suis désolé. Je me souviens de ton frère et toi, de notre rencontre dans le désert de Shurima. » Tu ne sais pas si c'est une bonne idée de mentionner son frère ou pas, tu ne sais pas ce qu'il est devenu, mais c'est la preuve que tu te rappelles. « Je ne t'ai pas oublié. » Tu le croyais mort, évidemment, mais non tu ne l'as pas oublié. Est-ce que ça suffirait pour qu'il te pardonne ?

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Rafael Arvino

Mar 26 Sep - 0:30

Can't Remember to Forget You

ft. @Sokkar Abn Hadaad

Can't remember to forget you (rafael) 7gh1

La troisième heure de cours n’est jamais la plus évidente, ni pour les apprentis, ni pour moi. En tant qu’éminent professeur à l’Académie depuis plusieurs années maintenant, je connais mes limites et celles de ceux qui souhaitent découvrir les Arts Architecturaux. Une matière qui, comme ça, au premier abord, ne semble pas si importante et primordiale. Pourtant, ce sont les futurs bâtisseurs et ingénieurs du bâtiment qui se trouvent là, face à moi. Ceux qui pourront reconstruite le monde d’après, l’avenir. Ils le façonneront avec ce qu’ils apprennent dans cette salle aujourd’hui, et ce qu’ils viendront apprendre demain. Je décide tout de même de faire une pause. Cinq minutes. Les nuits sont agitées depuis cette soirée quelque peu mouvementée. Tellement d’espoir et d’envie en moi, tellement de lumière que je ne savais plus quoi en faire. Il avait déjà ce don dans le passé, celui d’illuminer ce qui, en moi, sombre au plus profond. Il avait été le dernier à m’apporter ça, la joie. Du moins avant Targon.

Je décide de prolonger encore le cours d’une heure en abordant les courants artistiques du minimalisme architectural que l’on peut retrouver assez fréquemment sur les structures de Piltover. Il y a tant à leur apprendre que cette heure ne suffit qu’à aborder les prémices de ce sujet si vaste. Mais le temps est de notre côté, pour l’instant. Je ramasse quelques affaires, stylos et feuilles qui s’éparpillent sur mon bureau. Les élèves sortent en un rythme calme et régulier de la salle, pourtant, une fois tous partis, du coin de l’œil, je saisis un mouvement inhabituel. Sokkar. Je le vois, face à moi, ses yeux me fixent directement et je ressens… Quelque chose. Je reste là, sans rien faire. Me revient en mémoire la fameuse soirée où le destin nous a réuni, ce moment où, dès que je l’aperçu, je pensais le retrouver, lui. Tel qu’il était dans le désert. Tel qu’il était dans ma mémoire. Mais au lieu de ça, je fis face à un homme vide. Un non-sens perdu dans les méandres de son existence. Je l’ai vu tel qu’il était ce soir-là, se raccrochant à sa bouteille autant qu’il le pouvait, afin d’éviter de sombrer dans ces choses étranges qu’il ingérait. Je connais les bas-fonds de Zaun, pas aussi bien que je le voudrai, mais les réunions du Haut Conseil m’en apprennent suffisamment, et je m’autorise parfois à en constater certaines par moi-même. Une sensation désagréable remonte depuis mon estomac jusque dans ma gorge à l’idée de ce qu’il avait dit et fait cette nuit-là. Paniqué. Dégouté qu’il ne se souvienne pas de moi, ni de ce qu’il avait fait pour moi, pour mon frère.

Je l’entends me demander si l’on peut se parler, mais pour l’instant la blessure est trop fraîche, et je décide de partir. Sa main saisit mon bras avec vigueur et mon souffle se coupe. Je me retourne brusquement afin de lui faire face. Ses yeux étaient étranges, les miens se perdent lorsqu’il me dit ces mots. Lorsqu’il m’avoue son mensonge. L’air entre à nouveau dans mes poumons, mais n’apaise que la surface. Il ne m’a pas oublié…

Je retire mon bras et décide de sortir de ma salle de classe, de sortir de l’Académie. Il me faut de l’espace. Tout se déséquilibre en moi, et je ne sais plus quoi penser. Je tends la main vers la porte qui saura peut-être m’offrir cette issue que je recherche. Je sens encore son regard me fixant lorsque je m’éloigne de lui, et je me risque à l’observer une dernière fois, juste pour essayer de comprendre ce geste. Pour comprendre ce que cela signifie vraiment. La main gauche encore posée sur cette poignée en laiton, je me risque à une question. « Pourquoi ? » Son corps émet une vibration étrange qui, je le crois, ne me sera jamais expliquée. Puisqu’il veut jouer, nous allons jouer. « Eh bien, quel est le but de cette manœuvre ? J’aimerais savoir ce qui a pu te motiver à me mentir ? Il y a forcément un dessein, une raison ? ». Je ne sais pas pourquoi il a fallu que je hausse le ton de cette manière. Je ne sais pas pourquoi il faut que je reste là, accroché à ma poignée de porte comme si ma survie en dépendait, comme si elle était ma seule échappatoire face à lui. Pourtant, je reste là, statique, à l’observer, à me replonger dans ce qu’il avait pu représenter. À remettre de la lumière dans toute cette obscurité qu’il avait apportée ces derniers jours.

Moses.

Sokkar Abn Hadaad

Mar 26 Sep - 17:11

Can't remember to forget you

ft. @Rafael Arvino

Il n'y a que lui et toi dans cette salle de classe et pendant un moment, c'est comme si le temps était suspendu. Pourtant, un étudiant pourrait très bien vous interrompre ou bien un collègue de Rafael. Mais t'as cette sensation que le moment est figé dans le temps, dans cette salle, jusqu'à bien sûr qu'il y mette fin. Tu le sais, qu'il sera celui à y mettre fin. Tu sais qu'il finira par franchir la porte et s'en aller. T'espères juste avoir le temps de t'expliquer au moins un peu. Tu sais que ce soir là, tu as cassé quelque chose. Pourtant, on ne peut pas dire que quelque chose était construit. Tu l'as rencontré dans le désert de Shurima il y a un millénaire au moins, tu les as aidé lui et son frère à ne pas souffrir comme toi tu as souffert du soleil et du sable. Tu leur a proposé deux chemins en fonction de ce qu'ils voulaient, tous deux très dangereux. Après ça, tu ne l'as plus revu. Tu le pensais mort et il n'est devenu qu'un souvenir comme tant d'autres dans ta mémoire. Mais il est bel et bien là, devant toi, vivant. Tu devrais te réjouir de voir un souvenir être encore réel, tu devrais être heureux de pouvoir partager avec quelqu'un ce temps qui ne t'affecte pas comme les autres. Tu devrais être content de retrouver cet homme avec qui tu as partagé une connexion aussi brève fut-elle. Tu peux approfondir, tu peux créer un lien avec Rafael. Alors pourquoi tout gâcher avec seulement quelques mots ? Pourquoi ruiner cette chance qui t'es offert ? Tu sais que tu peux encore réparer tes dégâts, tu ne serais pas ici à l'académie si ce n'était pas le cas. Du moins, tu sais que tu peux essayer de le faire.

Le contacte est rompu quand il tire sur son bras pour s'échapper de ta prise. Tu le regardes s'éloigner d'un pas pressé jusqu'à la porte qui lui permettra de mettre fin à ce moment suspendu. T'es déçu, tu ne peux pas le nier. C'était la probabilité la plus grande à tes yeux, de le voir te fuir comme la nuit dernière. Au moins, tu aurais essayé. Est-ce que ta culpabilité s'atténuerait alors ? Rien n'est moins sûr. Tu baisses les yeux, vaincu. Tu n'es pas le genre à avoir un grand esprit combatif de toute façon, tu t'avoues facilement vaincu. Mais alors que tu t'attends à entendre la porte s'ouvrir et se claquer derrière lui, rien ne vient. Rien, à part le son de sa voix. Tu hausses les sourcils, surpris, avant de relever la tête dans sa direction. Il est là, devant la porte, la main sur la poignée. Il s'est retourné. Il ne t'a pas fui, il s'est retourné. Pourquoi ? T'en sais rien, mais le ton qu'il emploi ne te laisse aucune possibilité de lui donner cette réponse. Il en veut une, de réponse, claire et précise. Il veut savoir pourquoi, il veut comprendre. Comment l'en blâmer ? C'est stupide comme comportement. Nier un moment, avouer le coup d'après. Tu sais que de ta réponse dépendra la suite de cette rencontre. Sa main reste sur la poignée, comme un avertissement, comme un ultimatum.

Tu hausses les épaules, dans un premier temps. Aucune réponse ne te vient, tu ne sais même pas pourquoi tu n'as pas simplement partagé ce souvenir avec lui. Peut-être que tu ne veux pas le savoir, tu ne veux pas te rendre compte. « J'sais pas... » Pile la réponse qu'il ne voulait surtout pas. Tu détournes le regard, honteux. Pourquoi ? Quand il te l'a dit, quand il t'en a parlé, tu as eu peur. C'est de la peur que tu as ressenti, qui t'a poussé à mentir. La peur de t'accrocher, la peur de créer ce lien que tu as l'occasion de créer. T'as voulu te donner un genre, celui de gars qui a vécu depuis si longtemps que rien n'a d'importance pour lui. C'est idiot. Tout est important et les années, aussi nombreuses soient-elles, n'effacent pas tous les souvenirs. Jamais tu n'oublieras la sensation de ta bouche sèche et douloureuse en recherche de la moindre goutte d'eau. Tu gardes les yeux sur le côté, incapable d'affronter son regard et d'assumer complètement. « J'ai eu peur. » L'honnêteté est une bonne chose Sokkar, tu le sais.

« Je suis vieux, très vieux. Les souvenirs les plus anciens me font peur parce qu'ils me rappellent des moments que je préférerais oublier. Je ne parle pas de te rencontrer, mais du moment où j'errais dans le désert. » Une âme sans but dans son propre enfer, voilà ce que tu étais. Est-ce que ça a changé pour autant ? « Il y a des gens que je ne peux pas oublier, mais d'habitude le temps fait son œuvre et je n'ai plus besoin de m'en soucier. » Tu te rapproches de lui jusqu'à arriver en face de lui. « Mais pas toi. Toi t'es revenu. » Tu déglutis difficilement, preuve que ce que tu veux dire est difficile à faire sortir. « Je... Je ne m'attache pas, jamais. Pas d'amis, pas de proches. Mes relations sont superficielles parce que le pire c'est la douleur quand ceux qu'on aime partent et que toi tu restes. » Le ton que tu utilises s'emporte, un mélange de colère et de peine. Pas dirigé contre Rafael non, contre ta destinée. « Tu aurais dû n'être qu'un souvenir, une bonne connaissance, mais tu es là et tu me le rappelles. J'ai eu peur Rafael. Peur de dépasser le superficiel et d'en subir les conséquences. » Tu sais qu'il pourrait être ton ami, un vrai ami. Tu le sens à cette sensation qui te fait te sentir bien près de lui. C'est ça qui te fait peur justement.

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Rafael Arvino

Mar 26 Sep - 23:11

Can't Remember to Forget You

ft. @Sokkar Abn Hadaad

Je ne peux pas clairement savoir si c’est son haussement d’épaule ou bien les mots qu’il prononce qui me heurtent le plus. La moiteur de mes mains commence à ce moment à me faire lâcher prise, peu à peu, de cette maudite poignée que, décidément, je n’arrive pas à utiliser. Mais je finis par la lâcher. Enfin non. Non, ce n’est pas de ma propre volonté, mais de la sienne. Sa peur. C’est cette peur qu’il exprime si clairement. C’est évident qu’il vit cette peur, le temps qui passe, qui passe encore et jamais ne s’arrête. Ce temps qui souffle tout sur son passage. Les amis. La famille. Les nuages et les montagnes. Qui m’éloigne de tout ce qui pourrait me faire me sentir vivant. Qui l’en éloigne tout autant, et sûrement depuis plus longtemps que je ne pourrai moi-même le concevoir. Mais le fait qu’il… Je ne sais pas, qu’il me rappelle ce que je vis également, ça touche. Je m’étais trompé, depuis le début. Depuis Shurima, j’étais persuadé de la lumière qu’il faisait jaillir en moi, de l’espoir et de la vie qui faisait écho à sa présence. Une erreur que je saisis enfin, et que j’aurai pu comprendre plus tôt. Nos ombres sont les mêmes, nos ténèbres se rapprochent, similaires dans leurs formes, et pourtant indépendantes l’une de l ‘autre. Résidant dans ses superficialités qui nous obligent à oublier le précieux, le "brillant", la lumière.

Je laisse glisser mes affaires au sol dans un bordel que je regrette déjà de causer. Mes bras le long du corps, je vois sa colère, sa peine. Je les ressens si profondément en moi. Violemment, je prends conscience d’une chose qui m’échappait. Comment aurait-il pu envisager me revoir un jour ? Comment ai-je pu être si égoïste de penser qu’il était si évident que je sois encore en vie ? Après tout ce que j’ai vécu dans ce désert. À Targon. Sur les terres d’Ionia. Ma mort et ma fin ont toute les deux étaient plus proches de ma destinée que la vie et l’espoir, et pourtant, je me tiens là. Debout. Lui, face à moi. Je suis revenu… Le jeu ne se déroule jamais comme je le prévois. Rarement. Mais je sais quand une partie vaut le coup d’être jouée, et Sokkar venait tout juste de me passer la main. Et je comptais bien la saisir.

« Je suis revenu, et j’en suis le premier surpris. Tu n’imagines pas tout ce qu’il s’est passé pour moi depuis que nous nous sommes croisés. Si seulement tu savais Sokkar… » Oui, si seulement il savait tout ce qu’il a causé, tout ce dont il est la cause. Il a été notre guide sur ce chemin. Il a été celui qui nous a montré la voie, celle que je suis encore aujourd’hui au nom de ce que je représente désormais. « Ta peur, je la connais. Je la côtoie. Je la comprends. La superficialité tout autant. Je vis ce que tu vis Sokkar. C’est si… étrange de te voir. Pour moi aussi, tu étais un souvenir égaré dans un passé lointain. Quand il a fallu nous confiner dans Piltover, j’étais loin de me douter que le destin nous fasse nous retrouver. Et tu ne peux pas imaginer la joie que j’ai ressentie quand… » Je sens l’émotion en moi qui remonte le long de ma cage thoracique, juste avant de prendre d’assaut ma gorge. Je m’efforce de ravaler ça et de retrouver ce calme qui m’est nécessaire. « Pour ne rien te cacher, je n’arriverai sûrement jamais à comprendre ce mensonge. Mais tous les deux nous connaissons la valeur du temps, et je n'ai pas envie d’en perdre plus là-dessus. Je ne pourrai pas te suivre dans ces méandres obscurs où j’ai pu te voir te perdre l’autre soir. C’est ainsi… »

Sans y prêter attention, j’avais fait quelques pas vers lui en m’exprimant. Inconsciemment. Attiré par lui, par ce que je ressens, là, en cet instant. Pas de la pitié ni de la peine, même si ces émotions ne sont pas bien loin. Une chose étrange, une vibration. Un silence en moi qui m’apaise vraiment. Je décide de faire marche arrière et de m’accroupir pour ramasser mes affaires. Sa présence derrière moi se fait de plus en plus proche, mais je ne perds pas de temps et me précipite à rassembler tous mes documents dans mon sac. Je me relève et sa main effleure ma peau. Une fraction de seconde. Un temps suspendu. Un temps comme je n’en avais jamais vécu. Ombres et lumières fusionnèrent. Il faut que je retourne vers cette poignée, et que je la saisisse à nouveau. Maintenant Rafael !

Moses.

Sokkar Abn Hadaad

Jeu 28 Sep - 11:47

Can't remember to forget you

ft. @Rafael Arvino

Tu ne t'étais pas attendu à en dire autant, à en dévoiler autant. Tu n'es pas le genre à en dire trop sur toi pour pouvoir rester dans le superficiel. Parfois, tu laisses planer des doutes, d'autres fois tu dis des mensonges qui sont à moitié des vérités. Cette fois, tu as été honnête. Tu as dit à Rafael ce que tu ressentais, un des poids qui pèse sur ta conscience parmi tant d'autres.Tu as un peu peur de sa réaction bien sûr, pour une fois que tu te montres vulnérable. De toute façon, il le fallait. Il fallait que tu parles honnêtement, il fallait que tu lui dises tout ça. Il n'aurait pas compris ton mensonge de la soirée dernière, il n'aurait pas accepté des excuses autrement. C'était soit le perdre, soit avouer. Tu observes ses affaires tomber lourdement au sol dans un fracas. Sa main n'est plus sur la poignée, signe qu'il t'a écouté voire peut-être même compris. Tu te sens rassuré, au fond de toi, et un peu fier aussi quelque part. Peut-être que c'est le fait de voir que Rafael aussi a su résister aux ravages du temps qui te pousse à dépasser la limite du superficiel. Peut-être que ça vient tout simplement de lui, qu'il a une aura qui te pousse dans la bonne direction. Qui sait ? Il prend la parole à son tour et tu te contentes de l'écouter. Tu te doutes qu'il a dû en vivre des choses depuis la dernière fois, il ne serait pas ici sinon. Tu te doutes qu'il a, tout comme toi, un tas d'histoires à raconter. Que lui aussi, il a ses propres blessures et cicatrices. Ses paroles te provoquent un frisson. Il te comprend. Mieux même, il sait ce que tu ressens, ce que tu vis. Quelqu'un partage ta douleur et bon sang, ça te fait un bien fou. Tu n'es pas cet être très ancien qu'on craint et respecte à la fois quand on le découvre, tu n'es pas non plus cette fausse image d'un mortel qui partage le destin des autres. Pour une fois depuis un moment, tu es toi, Sokkar, le Sunborn qui voit le temps passer tout comme lui. Tu n'es pas seul et c'est tellement agréable.

Tu te rends compte qu'il a commencé à se rapprocher quand il est à deux pas seulement de toi. Sa voix semble se casser légèrement bien qu'il tente de se maîtriser et tu retiens un sourire compatissant. Tu ne voudrais pas qu'il se méprenne sur ce geste. Il est fort, bien plus que toi. Il est lumineux alors que toi tu ne connais que l'ombre. Lui-même l'admets. Tu n'es pas capable de gérer tes soucis autrement qu'en profitant du meilleur et du pire que t'offrent les humains. Tu ne sais pas gérer ta propre existence, mais lui si. Il endure le temps, il endure la perte et pourtant, il continue d'avancer dans la lumière et de faire de son mieux. T'en serais presque ébloui. Tu ne peux pas lui demander de te suivre dans l'obscurité qui te fait tant de bien, mais il ne peut pas te demander de le suivre dans cette lumière qu'il côtoie. Pour autant, ça ne veut pas dire que vous pouvez cohabiter, coexister dans cet interstice entre les deux.

Tu ouvres la bouche comme pour lui répondre, mais le voilà déjà accroupi à ramasser ses affaires loin de toi. Tu t'avances vers lui, perdu dans tes réflexions et tu tends la main pour l'aider. C'est à ce moment qu'il se relève et que tu effleures son visage sans faire exprès. Tu sens une décharge, encore une fois. Tu n'y prête pas autant d'attention que tu devrais, encore une fois. « Tu as raison... » Il est dos à toi, mais tu sais qu'il t'écoute. Il est face à la porte, mais il ne l'ouvre pas pour autant. « Je ne peux pas arrêter de vivre comme je le fais, j'y suis trop habitué et j'en ai... J'en ai besoin. » T'es addict, t'en as bien conscience et tu n'es pas encore prêt à te sevrer. « Mais je ne t'y entraînerais plus. » C'est une promesse, tu serais bien incapable de fissurer cette lumière qui émane de lui, tu t'en voudrais trop et tu portes déjà assez de culpabilité pour ça. « Pour autant, t'as raison. On ne devrait pas perdre de temps, même s'il n'a pas d'impact sur nous. » Tu laisses échapper un léger rire, marquant l'ironie de tes propos. Tu te recules pour retourner au centre de la salle avant de t'installer sur un des bureaux des étudiants nonchalamment. « Il n'y a que toi et moi ici, personne pour écouter, personne pour nous déranger. » Du moins, pour le moment. Tu le fixes avec un air légèrement taquin parce que tu sais que ce que tu vas lui demander ne lui plaira pas forcément. « Alors vas-y Rafael. Raconte moi ce qu'il s'est passé, ce qu'il t'es arrivé. Explique moi comment, toi aussi, tu as réussi à battre ce cher temps qui passe. » C'est injuste de lui demande quand lui ne sait pas comment ça s'est passé pour toi, mais tu l'as demandé en premier. Il l'a dit lui-même, de ne pas perdre de temps, tu comptes en profiter désormais pour en apprendre plus sur lui. Pour établir un vrai lien. Peut-être que tu finiras par lui raconter comment tu es devenu un Sunborn, ce serait bien le premier à entendre cette histoire. Pour l'heure, c'est à lui de se dévoiler.

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Rafael Arvino

Dim 1 Oct - 23:14

Can't Remember to Forget You

ft. @Sokkar Abn Hadaad

Sa voix me stoppe dans mon élan, et cette porte ne se rapproche définitivement jamais de moi. Je décide de me retourner pour affronter cet homme. La sensation de sa peau contre ma joue s’imprime dans ma mémoire, et je ne peux nier la chaleur, les picotements. Comment une personne capable de me procurer ce genre d’émotion pourrait vivre à se point dans les ténèbres. Y vivre, mais vouloir y rester aussi… Tout en me questionnant sur ce qui vit vraiment au fond de lui, j’entends son rire. Léger. Le temps est sujet à ironie pour nous, c’est certain. Cet instant est une preuve dont je saurai me rappeler quand il le faudra. Je le vois se promener dans ma salle de classe avant de jeter son corps sur l’un des bureaux les plus proches, celui d’un de mes étudiants. Ses yeux me fixent et une lueur assez étrange scintille au milieu de ses iris. Du désir ? Mon cœur manque un battement. Mon souffle se stoppe également avant de reprendre à nouveau son rythme normal. J’entends sa demande qui parvient à mon oreille avec cette intonation de défis déguisés. Je sais ce que tu cherches à faire mon petit Sokkar… Et le jeu me plaît. D’un geste de la main, je déplace dans les airs mon sac afin de le positionner sur mon bureau, puis j’attire mon fauteuil vers moi. Si la partie doit durer, autant être confortablement installé ! Je remarque son air ébahi, sa bouche étant autant ouverte que ses yeux écarquillés. Ma télékinésie n’est pas impressionnante, mais elle est suffisamment peu répandue pour créer cet effet de surprise non-négligeable. Je décide d’interrompre ses innombrables questions que je voyais passer dans son esprit en débutant mon récit.

« Puisque, finalement, tu te rappelles un peu de moi, je vais partir de ce point-là, de notre rencontre. Je suppose que je n’ai pas besoin de revenir sur ce qu’il s’est passé en ce temps-là, le passé n’est plus… » Ces mots le font rougir, ce à quoi je ne m’attendais pas vraiment. Je ne pensais pas que te déstabiliser serait si simple, mais mon tour de jeu n’est pas fini. « Nous avons suivi l’une des voies que tu nous as encouragée à suivre pour survivre à Shurima et à ses sables. Je… » Ma gorge se serre. Des images me reviennent par dizaine. Par centaine. Des souvenirs, des émotions, des visages, des moments. Tout se percute et explose. Je ne vois plus rien en face de moi, mon regard plongé dans ce passé qui m’engloutit. Je reviens difficilement à moi, et il se tient là, tout près. Sa gauche serrant mon poignet droit. Sa paume droite posée sur ma joue. Ses yeux paniqués et affolés plongeant dans les miens. Son souffle si proche… « Je vais très bien, Sokkar, c’est juste, eh bien, le passé. Tu dois connaître ça toi aussi, non ? » Je sais que cette réponse ne suffirait pas à calmer ses inquiétudes, mais il devra s’en contenter pour le moment. Sans me quitter des yeux, sans lâcher mon poignet, il s’accroupie devant mon fauteuil. Une énergie émane de lui, une puissance calme, apaisante, une source réconfortante. Je voudrai… Non ! Je veux que sa main continue de me serrer. Sentir sa force. « Targon. Nous sommes allés à Targon. Et ce sera tout ce que tu as à savoir sur ces moments-là. » Je ne pouvais pas lui raconter ce que personne ne sait. Qu’est-ce qui me prouve aujourd’hui qu’il est digne de confiance à ce point ? Je crois que ma réponse n’est pas à la hauteur de ses attentes. Enfin... c’est ce que je me dis lorsque sa main se retire et qu’il retourne s’assoir en hauteur. Mon esprit taquin m’insuffle l’idée de déplacer le bureau au dernier moment, mais je n’ai pas tant le cœur à ça, encore un peu chamboulé par sa peau. Je passe mes doigts à l’emplacement où sa main était, laissant à nouveau cette sensation…

Je viens de perdre la première manche du jeu en me sabotant moi-même. Je reprends un peu d’assurance en masquant ces fragilités par quelques subtilités hautaines dont j’ai le secret. « Il y a quelque chose sur laquelle je souhaiterais qu’on revienne ensemble, Sokkar. » Je baisse les yeux rapidement et arme mon visage de mon meilleur sourire. « Pourquoi me faire des promesses ? Je n’ai pas envie de sombrer dans les ténèbres qui sont ta demeure. » Je me redresse dans mon fauteuil, croise mes mains entre elles et redresse mon visage pour le fixer directement. « Je me questionne… Qu’est ce qui pourrait pousser un Shurimien immortel, à ce qu’il paraît, à vouloir me protéger de ses ombres ? Ou alors dois-je comprendre que tu ne souhaites plus que l’on se revoie ? » A ces mots, son visage change du tout au tout. Son regard s’assombrit lourdement. « Parce que je ne suis pas sûr de vouloir te laisser dans cette obscurité, Sokkar. » Une larme perle au coin de mon œil droit, les souvenirs du désert de Shurima…

Moses.

Sokkar Abn Hadaad

Lun 2 Oct - 16:41

Can't remember to forget you

ft. @Rafael Arvino

Tu as flairé ta proie, tu t'en rends bien compte quand la proie en question se détourne de la porte et porte son intérêt sur toi à la place. Tu sourirais bien, fier de ta victoire, mais tu préfères te retenir de peur qu'il ne change d'avis rien qu'à cause de ça. Soudainement, tu vois son sac et sa chaise se obéir à ses désirs sans qu'il ne prononce un seul mot. De la télékinésie. De la magie. Il n'en était pas capable autrefois, à Shurima. Il n'était qu'un mortel parmi les autres. C'est lié à sa longévité, ça ne peut que l'être de toute façon. Tu te demandes bien de quoi d'autre il est capable le Rafael d'aujourd'hui. Tu te demandes quel genre de pouvoir exactement est-ce qu'il a acquis. La surprise passée, tu te concentres sur ses mots, sur sa propre histoire qu'il commence à raconter. Non. Il n'a pas besoin de revenir sur ce moment. Tu ne l'as pas oublié et l'ironie de la situation te rend légèrement honteux. Il s'en amuse, mais ce n'est que justice quelque part, c'est toi le premier qui l'a berné après tout. Soudain, l'histoire s'assombrit. Tu te doutais bien sûr que ce serait un passé difficile à raconter et pourtant, tu voulais quand même le connaître. Tu sais toi aussi combien c'est dur de revenir dans ses souvenirs parfois, mais c'est peut-être justement pour ça que malgré la douleur tu voulais le pousser à parler. T'en parler. Tu voulais connaître ses pires moments, pas seulement les meilleurs. Instinctivement, tu t'avances vers lui, tu te baisses pour attraper son poignet et poser une main sur sa joue. Tu veux le ramener dans le présent, tu veux lui montrer qu'il n'est pas seul et qu'il n'a pas à craindre les fantômes du passé. Tes yeux cherchent les siens et enfin, il finit par te voir, par revenir. Targon. C'est donc ça le secret, c'est donc ça la réponse. Rafael n'est plus seulement Rafael. S'il est en vie depuis tout ce temps, s'il est en vie après être allé à Targon, ça ne peut signifier qu'une seule chose. Aujourd'hui et depuis lors, Rafael est un hôte. Quel Aspect est-ce qu'il incarne ? Tu n'as pas le droit de lui demander, il ne veut pas en dire plus pour le moment. Tu respectes sa décision en hochant de la tête. Peut-être que si tu les avais accompagné son frère et lui, il n'aurait pas l'air si dévasté à cet instant. Cela dit, c'est une culpabilité que tu ne peux pas porter, pour une fois. Tu ne sais évidemment pas ce qu'il s'est passé, mais tu imagines bien comment il a pu perdre son frère. Ce n'est pas le temps qui lui a pris non, tu es certain que c'est Targon.

Tu décides de retourner t'installer sur le bureau où tu étais, reprenant de la distance parce que sa proximité te provoque des états que tu ne saurais décrire et que tu n'oses pas affronter. Pas pour le moment. Il semble, visiblement, que ce soit ton tour désormais. Mais loin de chercher à en savoir plus sur ton passé, il cherche à te comprendre toi. Ça t'amuses même si tu ne le montres pas. C'est bien la première fois qu'on cherche à te découvrir autant plutôt que de chercher à utiliser ton savoir sur l'histoire ou le monde. Ses mots ne te plaisent pas, ses paroles prennent une tournure que tu n'apprécies pas et ça, tu ne peux pas le cacher. Bien sûr que tu cherches à le protéger de tes ombres. Ce n'est pas son truc, tu l'as bien compris quand tu l'as amené à Zaun. Il a raison de ne pas aimer, il devrait s'en éloigner. Tes addictions, elles te conviennent, mais pour autant tu ne veux pas les transmettre à d'autres. Toi, que tu te détruises ou pas, c'est la même chose. Toi le raté, le Baccai, pourquoi tu chercherais à prétendre être bon ? Pourquoi tu serais un héros alors que tu n'as jamais su l'être ? Non, t'es ce gars qui n'est bon qu'à utiliser le temps qu'il a pour profiter. Rafael lui a bien plus de talents, d'ambitions. C'est un hôte, tu le sais désormais et ça lui donne encore plus d'importance en ce monde. Vous êtes bien différents, pourtant tu ne peux pas le laisser s'échapper de ta vie à nouveau. Non, tu ne le veux tout simplement pas.

« Bien sûr que je veux qu'on se revoie ! » L'air grave dans ta voix trahi ta colère à l'idée qu'il puisse penser le contraire. Tu te reprends alors, inspirant légèrement avant de tourner la tête pour regarder par la fenêtre. Comme pour ne pas avoir à affronter directement son regard. « Mes ombres sont les miennes Rafael. Tu n'as pas à les partager, tu n'as pas non plus à les subir. Tu as déjà bien assez à porter, j'en suis certain. » Tout un Aspect entier, ce n'est pas rien comme poids. Tu finis par revenir sur lui, croisant ce bleu si profond dans son regard qui t'apaise instantanément. « Mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas se revoir pour autant. J'ai peut-être mes défauts, mais je n'ai pas que ça. Disons simplement que je ne t’emmènerais plus à une fête de Zaun. » Tu ris, un peu honteux une fois encore en repensant à la dernière soirée. Peut-être que toi non plus tu n'iras pas la prochaine fois, peut-être que tu passeras la soirée avec lui à faire quelque chose de plus sain. Qui sait ? « Peut-être que t'as une bonne influence sur les gens... » C'est plus un murmure pour toi-même qu'une phrase prononcée à voix haute. Tu te relèves à nouveau, sautant sur tes deux pieds. Tu ne veux pas aborder ce sujet, pas de suite. C'est trop tôt et tu préfères voir comment les choses évoluent. T'as toujours été le genre à suivre le mouvement, à te laisser aller au rythme que prennent les choses. « A mon tour maintenant. » Comme si c'était un jeu. Peut-être que c'en est un. « Cette gamine qui vit chez toi, Asta. Je l'ai rencontré la dernière fois, elle m'a été d'une grande aide. Qui est-elle pour toi ? » Elle t'a intrigué c'est vrai, tu veux en savoir plus sur elle, mais pas seulement. Non, tu veux en savoir plus sur lui aussi et sa réponse t'aidera à le découvrir un peu mieux. Du moins, elle t'aidera à percevoir la façon dont il se soucie des gens ou pas.

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Rafael Arvino

Lun 2 Oct - 23:30

Can't Remember to Forget You

ft. @Sokkar Abn Hadaad

Ses paroles me heurtent de plein fouet. Je comprends soudainement plus de choses à travers ces quelques mots. Plus de sens en ces phrases que depuis le début de notre échange. Sa volonté de me protéger de lui est claire, de même que son souhait de continuer à me côtoyer. Je suis autant confus qu’heureux de le savoir ! Confus de savoir qu’il se considère comme un danger pour moi. Peut-être pour lui aussi, je n’en sais trop rien. Je sens que la source des ténèbres en lui n'est pas loin de ce point. Que cette noirceur qui ressort si bien lorsqu'il n'est plus lui n'est lié qu'à cette image qu'il vend de lui. Ce danger qu'il ne représente pas à mes yeux. Là, Sokkar, tel que je te vois, tu ne m'effraies point… Et j'ai peur de te le dire, alors je tairai cela. Quant à mon bonheur, ma joie, elles ont une source qui pour l’instant n’est pas vraiment définie. J’entends encore une fois son rire. Je profite de cet instant pour l’admirer, le contempler. Cet éclat de lumière qui jaillit de ses ombres une nouvelle fois. Simple. Une ou deux secondes seulement, mais tellement… Je me laisse aller à imaginer Sokkar riant aux éclats. Les yeux fermés par la force de son fou rire. C’est un spectacle qui, je suis sûr, doit être tout aussi précieux qu’il est rare. En-tout-cas en dehors de ses ténèbres, sans ses substances en lui.

Lorsqu’il décide de se lever du bureau, mes yeux, eux, ne peuvent le quitter. Sa démarche, ses mouvements. Malgré moi, je ne peux me résigner à relâcher ce lien, si tant est qu’il existe vraiment. Je vois ses lèvres fines bouger au rythme de ses mots. Ses yeux, fuyants parfois les miens. Ses mains. Ses vêtements. Le jeu me tire de ma contemplation, de mon émerveillement. La partie n’est pas finie, et une nouvelle carte est abattue. Asta… Je ne peux retenir un rire à mon tour. « Je ne pensais pas que tu me parlerais d’Asta ! » Il est vrai qu’Asta m’avait pourtant prévenu qu’un homme un peu pommé, selon ses mots, me cherchait, mais bizarrement, je n’avais pas fait le lien. « Asta, c’est une très longue histoire. Une histoire que je ne peux pas te raconter seul. Ses mots seront plus vrais que les miens, et puisqu’elle t’a été d’une grande aide, j’ai envie de croire qu’elle pourra te conter ses aventures. » Je ne pouvais m’empêcher de penser aux ténèbres qui se cachent sous la chevelure blonde de cette jeune fille épatante. Et de penser ô combien Sokkar lui aussi, vivait dans une ombre constante…

« Asta est une amie. Une amie fidèle. Enfin non, plus maintenant. Cela fait un petit moment maintenant que nous partageons la même demeure. J’aurai du mal à la jeter dehors de toute façon, sa cuisine est bien meilleure que la mienne, et ce, malgré toute mon implication dans ce domaine ! » Cette phrase, bien qu’ironique, reflète plutôt bien ma relation avec elle. Asta m’est dévouée, corps et âme, dans la lumière comme dans les ténèbres. Et la maison du clan Arvino n’a jamais eu de meilleure gouvernante qu’elle. « Tu t’es donc rendu chez moi, dans le district Nord si je ne m’abuse. Tu as dû voir la maison, avec les tours et les jardins suspendus et tout le reste. Imagine-moi vivre seul dans tout cet espace… Rien que d’y penser ça me désole. Alors depuis, et bien, le cataclysme de la Brume, je recueille certaines personnes qui en ont besoin. J’essaie d’offrir un peu de lumière à ceux qui s’en éloigne trop, et de rappeler combien l’ombre est tout aussi importante lorsque l’on veut briller. Cet équilibre est la clef de tous, et c’est celle qu’il nous manque en permanence, à tous. »

Je ne déchiffre pas ses expressions complexes, je ne saurai pas dire ce à quoi il pense. Mais j’ai quelques cartes à abattre à mon tour. Cette partie prend décidément une tournure inattendue, et je dois dire que le jeu me plaît. Il me plaît vraiment. « Je me demande bien en quoi Asta a-t-elle pu t’être d’une grande aide, comme tu dis ? Qu’est-ce que tu manigances Sokkar ? » Je termine cette phrase en appuyant ma question d’un regard suffisamment espiègle pour qu’il saisisse bien le genre d’information que je recherche. Je profite également de ce moment pour jouer une autre pièce de ma stratégie, en espérant toucher mon ennemi, et pourquoi pas remporter la manche cette fois-ci ! « Pour ce qui est de mon influence sur les gens, je ne dirai pas qu’elle soit forcément bonne. Tu pourras demander à Asta. Ou bien tenter de te faire ton propre avis si tu le souhaites, puisqu’il faut que l’on se revoie … D’ailleurs, on pourra retourner à Zaun si tu veux !? J’y retournerai de toute manière, avec ou sans toi. Mais si tu décides de m’accompagner, j’aurai une seule condition, et je pense que tu la devines… Je me demande pourquoi tu t’es installé à Zaun, Sokkar ? Et où vis tu là-bas ? » Je me demandais soudain de quoi était faite sa vie, en dehors de ses ténèbres. Je me demandais ce qui l’anime. Ce qui le fait vivre en dehors de ses substances et de ses débauches. Ce qui le fait vibrer, ce qui le fait rêver. Ce qui le fait aimer. J’avais tellement de questions, mais je ne peux pas prendre le risque de lui dévoiler tout cela. Non. Il lui faudra être patient, mais je sais que la lumière sommeille en lui. Et mon instinct comme ma conscience me pousse à le sortir de ses ombres dans lesquelles il s’engouffre.

Moses.

Sokkar Abn Hadaad

Mer 4 Oct - 17:25

Can't remember to forget you

ft. @Rafael Arvino

Asta. Oui, tu l'as rencontré et tu n'avais pas prévu que ça se passe bien aux premiers abords. Dans un état second, tu as frappé à la porte, espérant voir Rafael t'ouvrir pour pouvoir t'excuser. A la place, c'est une jeune femme aux cheveux blonds qui a ouvert. Elle t'a fait rentrer et t'a préparé une boisson plus saine que ce que tu avais dans le bide à ce moment. Malgré ton état, t'as bien remarqué le désintérêt dans ses yeux. Tes propos étaient sûrement incompréhensibles et puis, sans savoir pourquoi, t'as utilisé tes pouvoirs. T'as joué avec l'eau du thé pour en faire sortir une bulle que tu manipulais à ta guise. Son regard à changé et plus encore quand tu as commencé à lui raconter des histoires. Tu as fini par dégriser grâce à sa présence et son intérêt pour tes histoires. Tu n'as pas vu Rafael à ce moment là, mais ça n'en restait pas moins une bonne surprise. Tu comprends, à ses mots, qu'il est vraiment proche d'elle. Une protégée, ça ne peut être que ça. Il l'a recueilli et visiblement, elle a pris possession des lieux. Tu te fiches d'en savoir plus sur elle pour l'heure, ce n'était pas ce que tu attendais de sa part. Tu es surtout rassuré de voir comment il peut tenir à quelqu'un. Mieux que ça même, quand tu apprends qu'il en recueille d'autres, qu'il cherche à aider comme il peut malgré la situation. Un cœur bon. Voilà ce qu'il est, ce qu'il a. Un léger sourire s'échappe sur ton visage et tu ne sais pas s'il l'a vu ou pas. En d'autres circonstances, il aurait pu finir par te recueillir. Tu n'es pas mieux que ces âmes errantes et ces chiens perdus qu'il doit accueillir chez lui. Tu aurais pu y finir, mais les choses se sont passées différemment. La lumière, l'ombre, l'équilibre. Tu remarques qu'il mentionne beaucoup ces deux principes, ces deux aspects. L'ombre et la lumière. Pourquoi est-ce que ça l'intéresse autant ? Tu finiras par le savoir voire peut-être même par le deviner avec de la chance.

Tu hausses les sourcils, comme surpris quand il mine de t'accuser d'un coup fourré ou en tout cas d'avoir une idée derrière la tête. Un sourire, amusé cette fois, s'empare de tes lèvres alors que tu baisses les yeux avec un peu de gêne. Tu finis par relever le visage quand il parle de Zaun à nouveau. Visiblement, il semble ne pas avoir compris la leçon. A moins qu'il soit maso ? Tu ne veux pas qu'il te revoie dans cet état et encore moins le pousser dans la même débauche que toi. Tu te refuses à ça. Il mérite mieux, il aspire à mieux. Tu comprends qu'il veut te découvrir un peu plus, mais tu préfères lui montrer les côtés les moins pourris de ton âme. Il ne t'a vu que boire et fumer. Comment est-ce qu'il réagira quand il te verra vomir tes tripes ? Quand il te verra avaler des petites pilules qui te rendent minable ? Quand il comprendra que t'as déjà souillé plusieurs draps du bordel ? Non, à lui, tu veux lui donner une bonne image. Pour une fois depuis longtemps, t'as envie d'être quelqu'un de bien. Pour une fois depuis longtemps, tu ne te fiches pas de son avis.

« En fait, je ne vis pas à Zaun. C'est vrai que j'y passe pas mal de temps, mais je me suis installé dans le district Est, celui des Ioniens. » T'aurais pu y finir, si tu n'avais pas trouvé une occupation pour aider les autres. « Je suis herboriste ici, à Piltover. Enfin, tout le monde est le bienvenu bien sûr. Mais ouais, malgré les apparences, je suis bel et bien installé à Piltover. » Le district des Ioniens te paraissait le plus adapté à toi et tes plantes. Tu lui montres enfin un peu de lumière, un peu de tes bons côtés. Tu n'es pas que cette loque qui aime se mettre à mal, tu aimes aussi aider les gens même si tu ne te rends pas compte à quel point. « Et parfois, j'aide les médecins et soignants. J'ai toujours été passionné par la médecine et les plantes, par le soin, depuis tout jeune. » Et ça date, c'est pour dire comme cette passion est forte chez toi. Tu t'approches un peu de Rafael, un sourire au coin des lèvres, un peu joueur. « Mais non, pour te répondre à ta question de tout à l'heure, je ne manigance rien. » Te voilà juste en face lui. « Après que j'ai menti, après ton départ, je t'ai suivi pour m'excuser. Arrivé chez toi, c'est Asta qui m'a ouvert et elle m'a aidé à décuver. J'ai apprécié mon moment passé avec elle. » Il n'y a aucun piège, aucune ruse. Tu es honnête avec lui. « Cela dit, maintenant que les choses sont arrangées entre nous, je vais peut-être me mettre à ruser avec toi. Par exemple...» Tu apprécies simplement de jouer avec lui, avec les mots. D'autant que même si tu n'en as pas encore conscience, tu ne gagnerais pas contre lui en matière de ruse. Tu peux toujours essayer pourtant. « Je ne veux pas t'amener à Zaun à nouveau, mais la prochaine fois, si au lieu d'aller à un de ces soirées, on se contentait de faire autre chose ensemble ? J'en sais rien, comme... Pourquoi pas un resto ? J'en connais un vraiment sympa. » Tu te laisses dépasser par le jeu, sans te rendre compte de ce que tu lui proposes. Sans te rendre compte que tu crèves d'envie de le revoir, de passer du temps avec lui. Sans te rendre compte que ton invitation ressemble ni plus ni moins à un rencard.

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Rafael Arvino

Mer 4 Oct - 23:42

Can't Remember to forget you

ft. @Sokkar Abn Hadaad

Herboriste. Ainsi, c’est à ça que tu occupes tes journées. Je n’aurai jamais pu envisager, ou imaginer, que tu puisses à ce point tenir aux autres, vouloir les soigner. Qu’est-ce que je peux être bête parfois. Je penche la tête en avant et fixe mes mains, regrettant de ne pas avoir su mieux lire entre les lignes. L’ombre de cette soirée, celle où je t’ai vu dans les ténèbres les plus obscures, m’a fait mettre de côté l’éclat pur de cette vocation qui aurait dû sauter aux yeux. Qui aurait dû me sauter aux yeux. Il est des choses que je ne comprends pas. Comment peut-il aimer aider, soigner et sauver les autres, tout en voulant détruire son propre corps ? Même en ayant connaissance de ce poids, de ces années qu’il porte et porte jour après jour… J’ai besoin de savoir. De connaître ce qu’il a vécu. Ce qu’il vit. Il faut que je sache pourquoi il n’arrive pas à se contenter de la lumière de sa passion. Pourquoi les ténèbres le rappellent sans cesse. Pourquoi il n’arrive pas à trouver cet équilibre qui obsède mes jours, mes nuits. Je relève la tête, m’apercevant que mes réflexions et pensées m’ont absorbé bien plus qu’elles n’auraient dû. Je le vois s’approcher, un sourire charmeur aux lèvres, ses yeux brillants de malice. Une malice que je connais bien. Quel tour vas-tu me jouer Sokkar ?

Bien qu’Asta m’a brièvement parlé de la venue de Sokkar, nous ne nous étions pas étendus sur le sujet. Même si je comprends maintenant que cette entrevue a duré bien plus longtemps que je ne l’imaginais. Et je dois dire qu’une part de moi est, je ne sais pas, heureuse de savoir qu’Asta l’ait apprécié. Je connais bien le caractère de la jeune fille et, ça reste surprenant qu’elle l’ait autorisé à rentrer, à rester. À parler même.

Maintenant que les choses se sont arrangés entre nous ? À cette idée, j’éclate de rire. Enfin, intérieurement. Mais j’avoue que lorsque j’entends qu’il cherche à ruser avec moi, je ne peux m’empêcher de sourire à pleine dent. Je ferme involontairement les yeux, pris dans l’euphorie de ces mots. Décidément, ce jeu est vraiment prenant, et l’adversaire est plutôt doué, je suis obligé de l’avouer… Lorsque mes yeux s’ouvrent à nouveau, Sokkar n’est plus qu’à quelques centimètres de moi. Suffisamment pour stopper net mon hilarité, et me faire prendre conscience d’une chose : le marron de ses yeux est si… Son souffle s’échoue sur mes joues, qui par miracle ne se mettent pas à bouillir. Les séances du Haut Conseils entraînent à rester maître de soi, et c’est une chance pour moi ! « Un resto ? » Mon air étonné n’est pas feint, un coup magistral qu’il décide de jouer. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Je décroise mes mains et les positionne suffisamment près des siennes sur les accoudoirs de mon fauteuil. Je me redresse, m’extirpe du dossier si confortable, et rapproche mon visage du sien, lentement. Mes yeux plongés dans les siens. Mon souffle court. Mes lèvres arborant un sourire léger, mais sérieux. « Et quel restaurant comptes-tu me faire découvrir pour cette opération séduction que tu tentes de mener ? » Ces quelques mots, chuchotés à son oreille, seront mon arme. En une fraction de seconde, ma mâchoire glisse sur la sienne. Un contact bref. Peau contre peau. Un éclair. Mon cœur s’emballe et mes mains s’inondent d’une chaleur intense. Quelque chose de puissant naît en moi, une lumière trop intense pour que je puisse la camoufler. Alors que mes lèvres sont encore à hauteur de son oreille, je décide de lâcher prise, de laisser mes mains glisser le long des accoudoirs et retrouver leur place initiale. Mon dos retrouve le dossier réconfortant du fauteuil. L’air me manque. Dans ma tête, le désert de Shurima refait surface. Plus qu’un souvenir…

Je me dois de reprendre le jeu en main. Sinon, la partie sera perdue. Et je ne peux pas lui laisser une victoire si facilement. « Je connais aussi bon nombre de restos, comme tu dis. Mais ce qui m’intéresse, moi, c’est de savoir pourquoi tu refuses d’aller à Zaun avec moi ? D’accord, notre rencontre, là-bas, n’est certainement pas mon meilleur souvenir de toi… » Je ne peux m’empêcher de détourner le regard de lui lorsque je prononce ces mots. Le voir dans cet état m’affecte. Pas parce que cela me gêne, mais parce que, malgré moi, ses ténèbres deviennent les miennes. Et je m’attriste de le voir s’abîmer de la sorte, lui qui est si… lumineux, si précieux même. Je ne saurai pas le laisser se perdre sans même tenter de l’aider. Sans tenter de lui faire goûter à une vie différente. Sans tenter de lui faire comprendre que moi aussi, j’ai ma part d’ombre. « De quoi as-tu peur Sokkar ? » L’idée de ce rencard m’enchante plus que tout, mais avant ça, il me faut savoir qui il est. Ou du moins qu’il me laisse y voir plus clair en lui. S’il est capable de m’exposer le meilleur, je veux aussi connaître son pire.

Je repense au contact de sa peau contre la mienne et caresse des doigts les zones de mon corps qu’il a touché depuis son entrée dans ma classe, mes yeux perdus dans les siens.

Moses.

Sokkar Abn Hadaad

Jeu 5 Oct - 15:59

Can't remember to forget you

ft. @Rafael Arvino

Tes yeux face aux siens, le bleu océan face au marron noisette, il te semble qu'à nouveau le temps se fige et l'espace se réduit à vous deux. Vous êtes face à face, tes deux mains appuyées sur ses accoudoirs et la tension grimpe. Le genre de tension qui fait accélérer ton rythme cardiaque, qui te donne chaud. Le genre qui fait pulser ton sang plus vite, qui te donne envie de te perdre dans cet océan bleu justement. Tu joues et tu fais exprès de créer de la proximité, mais tu ne t'attendais pas à ce que le rapprochement soit aussi intense. Tu ne pensais pas voir dans ses yeux ce que tu ressens aussi. Ces sensations que tu ne peux pas expliquer, que tu ne veux pas nommer, mais que tu prends plaisir à vivre quand même. Depuis combien de temps tu n'avais pas ressenti ça ? Tu ne saurais le dire et c'est peut-être pareil pour lui. Sa voix interrompt la coupure, vous ramène tous les deux dans le réel et sa surprise t'arrache un sourire amusé. Ton jeu marche et sa réaction prouve que tu as un peu gagné. Tu n'avais pas envisagé la suite en revanche. Tu joues avec un Dieu et il semblerait que tu aies oublié, l'espace d'un instant, de quoi ils sont capables.

Voilà que son visage se rapproche et tu sens parfaitement une odeur légèrement musquée mélangée à quelque chose de plus doux, sans doute du shampoing. Son souffle chatouille ton oreille et instinctivement, tu fermes les yeux l'espace d'un instant comme pour contenir la décharge provoquée par ce simple geste. Il vient de te battre, à plate couture et tu reconnais ta défaite. Tu ne réponds donc pas, te contente de déglutir bruyamment alors que sa peau touche presque la tienne. D'un coup, le voilà de nouveau loin de toi, enfoncé dans son fauteuil et c'est comme si ton corps avait soudainement froid. T'es perdu et il te faut quelques secondes pour te reprendre, preuve que tu as perdu pour cette fois. La mention de Zaun, à nouveau, t'aide à revenir sur terre. Tu ne comprends pas son insistance, tu ne comprends pas son acharnement alors que tu lui as déjà dit deux fois qu'il n'irait pas avec toi. Tu ne sais pas ce qu'il cherche, mais il a une idée derrière la tête et s'il a gagné votre petit jeu, il ne gagnera pas sur ce point. Tu sais que tu l'apprécies, que tu es capable de lui dire des choses que tu n'oses pas souvent dire. Mais c'est trop tôt pour parler de tout et tes peurs ne font pas partie du sujet pour l'heure.

« J'ai peur d'un tas de choses Rafael, comme tout un chacun. Je ne suis peut-être pas complètement humain, mais même ceux qui ne le sont pas connaissent la peur. » Tu tergiverses c'est vrai, mais c'est pour lui faire comprendre que tu ne lui répondras pas. « Et ne compte pas sur moi pour te gâcher la surprise, tu ne sauras rien sur le resto tant qu'on y est pas ! » C'est une surprise et quelque chose te dis qu'elle fonctionnera et aura l'effet escompté. Tu te recules un peu, sachant qu'il était temps pour toi de le laisser. Si tu restes, il va continuer à insister jusqu'à te tirer les vers du nez. Non, ce sujet reviendra plus tard, mais pour le moment tu te dois de retourner à ta boutique et de t'occuper de tes éventuels patients. « Disons qu'on se donne rendez-vous dans deux jours, en début de soirée, je viendrais te récupérer chez toi. » Tu marches en direction de la porte avant d'en attraper la poignée. « N'oublie pas, ok ? Peut-être que là-bas, je te dirais ce qui me fait peur. » Peut-être que ça sera le bon moment. Pour l'heure, tu te contentes de lui faire un signe de la main avant d'ouvrir la porte et de quitter la salle. Alors que tu sors de l'Académie, tu ne peux pas t'empêcher d'afficher un sourire. Tu te sens bien, très bien même et tu te sens impatient. A l'instant, tu n'as envie que d'une chose, c'est d'être déjà dans deux jours au soir.

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Rafael Arvino

Jeu 5 Oct - 23:16

Can't Remember to forget you

ft. @Sokkar Abn Hadaad

La peur. C’est bien elle que je cherche à comprendre. C’est bien elle qui couvre et maque les parties de toi qui me sont inaccessibles. Elle met une distance entre moi et ce qui est en lui. Ce que lui-même ne veut peut-être pas voir ? Sa taquinerie reprend le dessus, une distance raisonnable s’installe entre lui et moi. Deux jours. Dans deux jours, je pourrai le revoir. Et bien qu’il pense pouvoir me surprendre, ce défi qu’il se lance à lui-même me paraît jouable. Il est une surprise depuis le début. Depuis que nos chemins se sont recroisés dans Zaun. Depuis qu’il est passé chez moi sans prévenir, sans même que j’ai connaissance de sa venue… Il faudra que j’en touche deux mots à Asta, assurément ! Enfin, la plus surprenante de ses actions, sa venue ici. À l’académie.

Sokkar s’éloigne et, bête, je le regarde toucher la poignée sans oser dire ni faire quoi que ce soit. Le jeu prend fin… Celle fameuse issue qui, je le pensais, pouvais me sauver. Cette issue est désormais l’image même de la fin de ce moment. De cet instant où je le retrouvai enfin, cet homme du désert. Où je vivais à nouveau, moi. Sans le désert. Sans les dieux. Sans l’ombre ni la lumière qui aujourd’hui guident ma vie. « Je t’attendrai au Crépuscule, en bas de chez moi ! » Je ne peux qu’espérer que ma voix soit suffisamment puissante pour qu’il entende ces mots.

Toujours enfoncé dans mon fauteuil, je mets une bonne dizaine de minutes pour remettre les idées en place dans mon esprit. Mon regard survole le bureau sur lequel il était assis. L’endroit où il se tenait lorsque je faisais tomber toutes mes affaires et qu’il se rapprochait de moi. Enfin, mes yeux se lèvent sur cette porte. Fermée. Une partie de moi me crie de se désintéresser, de passer à autre chose. De simplement rentrer chez moi, retrouver Asta et les autres. De manger. Travailler sur quelques projets pour les cours. Puis me coucher, et continuer d’avancer. Mais malgré ce cri, rien ne peut m’empêcher d’espérer que la porte s’ouvre à nouveau. Que Sokkar se trouve dans son entrebâillement, et affiche ce sourire que je suis heureux d’avoir mémorisé. À cette pensée, mon corps frissonne, et une tension née en moi. Me propulsant sur mes pieds, je sors de mon assise et attire à moi mon sace et mes affaires. Je saisis cette poignée en laiton en la regardant lourdement. La porte se ferme derrière moi, et j’enclenche le mécanisme de sécurité. Les couloirs vides et silencieux de l’académie me laissent libre cours à mes pensées, toute dirigée vers lui.

Les rues de Piltover s’agitent convenablement, comme à leur habitude. Face à ma demeure, je marque un temps d’arrêt. J’admire ces quelques marches qui mènent à la porte d’entrée titanesque. Je l’imagine déjà, se tenant là où je suis. Ces deux jours seront interminables, je le sais déjà… Mais heureusement, la partie n’est pas terminée.

Moses.

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