Velkan Velaryon # The things we lost in the fire

Sandor et Amilia Velaryon donnent naissance à leur premier fils aîné, Velkan. Le second enfant, une fille, viendra deux ans plus tard mais ne survivra pas à une maladie grave.

Velkan grandit au sein d'un cadre aristocratique strict, glorieux mais poussiéreux. Il est élevé à la dure et très tôt formé à tout ce qui permet aux Velaryon de prospérer depuis des décennies. Il est formé au combat rapproché et au maniement de la canne-épée quand bien même la sienne n'est évidemment pas celle de son père, dont il héritera qu'à la mort de ce dernier. Il est mis très jeune dans le grand bain de la navigation marchande, accompagnant les envoyés diplomatiques et commerciaux sur les navires de l'empire familial aux quatre coins du globe. Passionné par les savoirs anciens et les artefacts, c'est un érudit en devenir, préférant percer les mystères perdus que d'affronter les pirates attaquant leurs convois, bien qu'il n'ait pas eu d'autre choix que de cumuler les deux par la force des choses. Ses parents et précepteurs lui apprirent les arts de la politique et du milieu mondain où il excella rapidement plus que dans nul autre domaine d'ailleurs, ayant toujours plus observateur et donc apte à manipuler ensuite, que fanfaron actif. C'est à peine entré dans l'adolescence qu'une certaine Elysia de Valrenth entre dans son existence. Ayant détecté un don certain pour la magie runique chez le jeune Velaryon, et plus encore pour la manipulation, elle le prend sous son aile pour lui enseigner les arts magiques les plus fourbes et utiles en sa connaissance, et pas seulement magiques d'ailleurs. Il ignorera pour les décennies à venir qu'elle est en fait liée intimement à la Rose Noire. Au fil des années, un lien mère-fils non-assumé se tisse entre eux, qu'ils en aient conscience ou non, et renforce leur duo implacable. Grâce à cette mentor, Velkan développe ses talents et redouble d'initiatives pour développer l'empire familial, bien qu'encore dans l'ombre de son père.

Lors d'une énième soirée mondaine dans les beaux quartiers de Piltover, Velkan passe une fois de plus son temps à observer les convives pour déceler les enjeux sous-jacents des relations et, histoire de s'occuper, pour provoquer quelques disputes de manière indirecte en lâchant les bons mots aux bonnes personnes sans jamais être soupçonné d'être le véritable trouble paix. C'est durant ce petit jeu éternel auquel il aime s'exercer pour parfaire ses talents de manipulateur, qu'il engage la rencontre avec Maeve Kiramman, la soeur de l'héritier du clan, après l'avoir observée durant plusieurs soirées précédentes sans attirer l'attention en vue de l'aborder selon son plan. Il a bien vite remarqué que la belle s'ennuyait tout autant que lui, et subissait surtout son mariage arrangé tout récent pour elle. C'était cependant bien pire pour elle que pour lui, qui était un homme, et donc maître en sa demeure bien plus facilement qu'elle face à son mari imposé et l'ombre de ses parents interdisant tout faux pas. Une ouverture toute tracée pour Velkan, roi de la manipulation : débarquer dans sa vie et la distraire agréablement par de l'humour et de l'audace en la sauvant de ces soirées interminables, afin de devenir un proche ami et ainsi être à terme introduit dans le reste du cercle Kiramman, en particulier auprès du futur héritier aîné.

Au fil de leurs retrouvailles secrètes, couvertes régulièrement par le frère devenu l'un des meilleurs amis de Velkan par la force des choses, et ce dernier continuant de faire croire à Elysia avec plus ou moins de succès qu'il agissait pour leur plan alors qu'il tombait bel et bien amoureux de sa cible, il apparut évident aux deux amants qu'ils ne pourraient contenir leur amour et leurs idéaux ambitieux éternellement. En effet, ils prenaient de plus en plus leurs aises et devenaient imprudents, allant même jusqu'à partir en voyage diplomatique ou marchand ensemble en usant de l'amitié du frère pour cacher leur véritable motivation : être ensemble loin des regards de la cour aristocratique de Piltover. Se servant de leurs talents pour fomenter des complots en douce, ils firent, par bien des détours indirects, éliminer leurs époux respectifs par des factions rivales sur la base de diverses rumeurs et actions.

Aegon est le premier fruit de leur union, le petit trésor qui vient consolider leur duo en pleine ascension. Bien que la Ruine progresse, les Velaryon sont heureux car tout ou presque leur réussit. La seule ombre au tableau pour Velkan, est son secret encombrant concernant Elysia et leur plan de départ. Il n'a toujours rien avoué à Maeve sur les raisons de leur rencontre, et la naissance d'Aegon et le bonheur rajouté à leur couple ont achevé ses dernières volontés de lui avouer la vérité. Le risque de tout gâcher et de tout perdre étant trop grand. C'est néanmoins avec la naissance d'Aegon que Velkan parvient à trouver le courage d'annoncer enfin à Elysia qu'il cesse leur collaboration et refuse d'utiliser sa femme pour lui fournir des informations et des services politiques ou autres. Depuis ce jour, Elysia lui en a gardé rancoeur, il ignorait juste à quel point cela lui reviendrait en pleine face par la suite.

Pendant 13 ans, depuis la naissance de Lucian, les Velaryon ont prospéré, et leur empire n'a fait que croître entre deux guerres de clans et de familles politiques comme Piltover en est secouée ponctuellement. Il y a eu des hauts et des bas, mais davantage de premiers que de seconds. Les Velaryon mènent leur barque, ou plutôt navire, avec adresse et ambition. Velkan plus que Maeve, qui a volontairement ralenti le rythme de ses manigances du fait de leurs deux enfants, là où Velkan, bien que père responsable et attentionné, s'est montré un peu moins présent par la force des choses et de son emploi du temps compliqué. Ce dernier, en plus du commerce et de la Guilde des Explorateurs, a en effet vu se rajouter la crise de la Ruine, qui a fait de Piltover et de Zaun le bastion des réfugiés de tous les continents dévastés par la Brume. La situation a imposé aux Velaryon, et à tous les clans même les plus vénales et égoïstes, de revoir leurs stratégies et de mettre la main à la patte pour aider à ce que Piltover ne s'écroule pas sous ce déluge migratoire et les affres de la Guerre pour la survie générale. Cette cohésion urgente n'a pourtant pas empêché les vieilles rivalités de perdurer en sous-jacent. Alors que Maeve attendait leur troisième enfant, un clan rival a fomenté un attentat contre elle alors que Velkan était loin pour affaires. Accompagnée d'Aegon ce jour-là, les deux ont été transportés en état critique à l'hôpital. Maeve a perdu le bébé dans d'atroces souffrances (accouchement prématuré sous le stress de l'attaque), et a manqué de perdre elle-même la vie. Aegon est ressorti de cette attaque traumatisé, et mutilé, ayant perdu irrémédiablement un oeil. Il porte depuis ce jour un patch en cuir pour masquer ce manque, et son comportement est passé d'adolescence jovial - il avait 15 ans - à adolescent dénué d'innocence et perturbé à vie par cette mort vue de trop près, trop tôt. Depuis ce jour, il a développé un comportement surprotecteur envers sa mère, et repousse son père mécaniquement, de même que tout autre individu approchant sa génitrice. Maeve est en effet tombée dans une grave dépression, là où Velkan a d'abord réagi par une recherche de vengeance froide et implacable avant de vraiment réaliser la perte de leur enfant. C'est la vengeance pour retrouver les commanditaires et les faire payer durement qui les a tenus soudés dans cette épreuve, bien que cet événement tragique ait provoqué une cassure dans le cocon familial jusqu'alors si intouchable. Leur troisième enfant était une fille, elle s'appelait Eleana.